" Je crois que je suis down. Tu pourrais finir de monter les escaliers avant de vomir tu pense ? Hum non, je vais plutôt décharger sur le palier du voisin, il m'a toujours fait chier.

06.00 Encore une soirée d'excès. C'est devenu une habitude. Lissa vit la nuit comme une taupe. Elle rentre chez elle avec le soleil, ferme ses volets et regarde le plafond tanguer. Ce n'est pas elle qui tangue mais le monde qui l'entoure. Lissa a besoin de boire, de l'eau de préférence. Elle se lève, trébuche sur un cendrier, fait tomber son cellulaire, qui d'ailleurs commençait a s'affoler, enjambe les vêtements éparpillés. Lissa note mentalement qu'il faudra qu'elle ramasse tout sa, un jour ou elle ira mieux. Arrivée vers le frigo, elle oublie pourquoi elle est la et s'endort a même le sol.


12.00 Est ce que les rhinocéros envahissent Londres ? Non c'est son vibreur qui lui rappelle qu'elle a un rendez-vous important. Une jupe, un débardeur pas le temps de se coiffer, peu importe si elle ressemble a une sauvageonne. Le frigo est vide, et de toute façon elle n'as pas le temps de manger. Elle oublie sa veste et avance seule dans un Londres glacial. Chaque pas est une torture, les badauds déjeunent en terrasse, Lissa a envie de vomir. Elle se promet pour la huit millième fois de stopper alcools et drogues. Lissa croise une connaissance, elle lui sourit, claque une bise a la française, se demande si ils ont couchés ensemble et continue son chemin.

12.30 Un grand bureau, un entretient. Lissa sourit. Viens la question : parlez moi de vous. " Je m'appelle Lisa J., mais tout le monde me surnomme Lissa. Je suis née dans une petite ville de Pologne, qui n'est pas si petite que cela en fait. C'était a l'époque de la tombée du communisme. Mes parents n'étaient pas pauvres et moi je n'étais pas malheureuse. Mes ancêtres ne sont pas morts dans des camps de concentration et nous avions l'eau courante. J'aurais pu être heureuse faire des études et avoir une belle famille. Mais mon père a trouvé du travail a Milan. Il était bien payé et on a acheté un petit pavillon. Les autres enfants se moquaient toujours de moi parce que je ne parlais pas ma langue. Les seuls mots que je prononçaient semblaient ridicules. Je me suis accrochée et j'ai plutôt bien réussi a l'école. J'avais dix ans et trainait en cp, pour pouvoir apprendre la langue. Au collège je voulais sortir alors que la plupart de mes camarades avaient treize ans. Je me sentait comme enfermée dans un monde qui n'était pas le mien, c'est sans doute pour cela que j'en ai voulu a mes parents. J'avais dix-sept ans et j'ai rencontré une fille qui a changé ma vie. Elle m'as dit : tu veux sortir ? Tu veux devenir un cadavre comme eux ? Une coquille vide ? T'as envie de connaitre la coke ? De te faire avorter deux fois par semaine ? Suis-moi et tu vendras ton âme au diable. Tu deviendras un réplique comme moi. Je ne sais pas si j'ai eu envie de la suivre et c'est devenue ma meilleure amie. Je vous assure qu'elle ne plaisantait pas. Ce soir la, j'ai gouté a l'alcool, a la drogue et perdu ma virginité avec un garçon qui avait un prénom étrange. J'ai eu envie de me faire un nom. De fréquenter tous ses enfants d'ambassadeur, de voir le monde a leur façon. Mon accent me donnait le droit d'être n'importe qui. Le fils du ministre des finançe est tombé amoureux de moi. Il était stupide, je lui avait dit que mon père bossait dans le pétrole. Il n'y a pas de puits de pétrole en Pologne. Il m'offrait de jolies robes et m'introduisait dans les soirées. Puis je n'ai plus eu besoin de lui, alors je lui ai dit de m'oublier. On m'invitait; je faisait partie intégrante du cercle des petits fêtards de Londres. Eux n'avaient plus besoin d'aller en cours, papa leur offriraient un place dans l'entreprise qui exploitait des enfants chinois. Moi je devais travailler pour survivre. Seulement j'ai commencé a sécher pour diner au Carlton avec eux. Mauvaise idée, mes dépenses ne pouvaient plus suivre. J'ai abandonné la fac de droit en première année. J'ai trouvé une place dans une galerie, off-Milan, ou je ne pourrais croiser personne. Je laissais les étiquettes sur mes habits pour les ramener la soirée finie. Joa et moi vivions en collocation. J'ai commencé a poser pour un photographe de la galerie, une après midi pluvieuse. Il m'as trouvé géniale et a voulu faire de moi sa muse. C'est comme ça que ma carrière a démarré, et c'est pour cela que je suis devant vous. Vous avez sans doute entendu parler de Lissa. Je continue a fréquenter le monde creux des millionaires, et on ma dernière campagne de pub a rapporté assez pour revendiquer ce statut. Je viens ici sans agent et telle que je suis. Je n'ai besoin de rien de plus que de moi même pour vous persuader que je suis la file qu'il vous faut pour cette campagne.



15.00 On sonne a l'interphone, Lissa qui était en train de siroter un thé avec deux amies ouvre la fenêtre. La fatigue accumulée la rends vulnérable et elle se met a pleurer. Je ne veux plus te voir. - tu as raison Lissa, continue de te faire baiser par des inconnus pour m'oublier. Le garçon se tiens en face du trottoir, un bouquet de fleur trainant dans sa main droite. Lissa trouve l'attention niaise. Elle voudrait cependant lui dire qu'elle l'aime mes les mots de sortent pas. Elle ferme la fenêtre et retourne s'asseoir sur le canapé. Ses amis la regardent d'un air interrogateur. Lissa se tait et vas chercher une bouteille de vodka au congélateur. Voila un nouveau concept : de la vodka au thé. Elle s'efforce de ne plus penser, essaie de s'intéresser au banalités de ses amies qui racontent une histoire de bad trip mais rien n'y fait.


22.00 Lissa devrait manger, dormir ou mourir. Au lieu de cela elle sniffe un rail. Voila trois ans que la jeune fille est devenue mannequin, mondaine, qu'elle est invitée partout. Elle devrait être heureuse mais ce n'est pas le cas. Elle se tiens droite oh so damn shallow, le bar qu'elle a ouvert avec sa meilleure amie. Il est plein. On y donne des concerts et on fume alors que c'est interdit. Joa j'ai pensé a un truc, tu sais quoi ? Hier j'étais a un after dans une boîte de nuit et la musique était infâme. Si on ouvrait un endroit un peu comme celui-ci ? Mais avec seulement des morceaux digne des sixties et des senventies ? J'en ai marre d'être un manequin sur papier glacé. Un cintre humain, un objet. Je voudrais laisser un trace de moi quelquepart. Enfin j'en reparlerais demain, on est invité chez Nickie, et j'ai rien a me mettre, si j'essayais des collants roses ? - tu sais quoi ? je ne comprendrais jamais pourquoi tu dis des choses très intéressantes et des absurdités sans noms dans la même phrase.

Je me nomme Lissa Janow, je suis né(e) à Crcovie, il y a 25 ans. Je suis Polonaise, mais je possède quand même du sang Russe qui coule dans mes veines. Heureusement pour moi, je suis en couple, et pour l’instant cette situation me convient pour le mieux. Même si ce n’est pas simple tous les jours,je suis au choix, je suis malgré tout très épanouie, je ne vais donc pas m’en plaindre. Le groupe auquel je fais partie est nom du groupe, d’ailleurs ces gens-là disent que je ressemble à Amanda Seyfried ; je ne vois pas très bien qui il/elle peut être, mais une chose est sûre, il/elle doit être franchement beau/belle.